« La bande épaisse des bas qui apparaît en haut des cuisses sous une jupe courte, c’est pas abusé ça ? J’étais piégé. L’envie d’inspecter la propriété m’a démangé durant toute la séance. Après avoir expliqué les perspectives de croissance de la zone euro pour amadouer les investisseurs de Province, j’ai fini par lâcher au sol mon Pilote bleu. J’ai passé deux secondes avec ma tête sous la table, mais ses jambes étaient croisées. Elle jouait de l’escarpin avec son pied. Et quel pied, tu aurais apprécié. »
Une fois libérés de la contrainte du travail, Ulysse et Henri consacrent toute leur énergie à étancher la soif d’expériences sensuelles et esthétiques qui les dévore. Entre volupté et frustration, ils poursuivent leur quête de beau et d’ivresse, se passionnant d’une bonne bouteille, d’une chanson émouvante ou d’un joli derrière. Avides de ce que leur offre le monde, ils s’y cherchent une place acceptable ; et leurs trajectoires croisées, de l’effervescence parisienne aux rues immaculées du Japon, invitent à nous questionner sur notre propre « véraison ».