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« Oui, j’ai zigouillé Monsieur Copé ». Il va me poursuivre toute la vie cet aveu que j’ai signé au bas d’un procès-verbal d’audition, un soir de lassitude. Il m’a conduit à la cour d’assises, en prison, et peut-être bientôt en enfer.
Mais je ne regrette pas. Je m’en serais trop voulu de ne jamais passer à l’acte.
« Psychotique révolté » a conclu l’expertise médico-psychologique. Cet avis médical a impressionné les jurés. Il a pesé sur la sentence, à n’en point douter. Beaucoup plus que la jolie montre que j’aurais soi-disant dérobée à la victime.
Pourquoi ai-je « zigouillé » Copé ? Pour me sacrifier à la France, pardi ! Commettre un crime de salut public. Débarrasser la République d’un inutile, d’un nocif, d’un parjure…
En vérité, je me suis fait plaisir. Je n’ai jamais supporté Copé. Bien sûr que j’avais une raison personnelle de lui en vouloir. Mais le mobile est plus noble dès qu’on fait don de soi à la patrie.
J’ai attendu vingt ans pour me donner du courage, pour me décider à agir, pour choisir le bon endroit. J’avais trop envie. L’envie, la raison ultime de la décision humaine… Alors qui sont-ils pour me juger ?
René Le Goffic, ex-collaborateur d’élu, casier judiciaire vierge, aujourd’hui romancier épisodique, caressant le rêve d’entrer à l’Académie française, sur le siège de son illustre ancêtre breton.
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