Voilà Nanaqui ! Fantôme d’Antonin Artaud, enfin de retour dans le Marseille de son enfance, et ce en compagnie d’un étrange compère “Le Guetteur de Maldormé” (nom d’une anse où furent pendus des citadins insurgés en 1423 lors du siège de la ville). Ses tribulations poétiques et délirantes nous emportent ainsi dans les ruelles tortueuses de la vieille ville, sur les quais du Vieux Port, dans les collines alentour et enfin jusque dans le cimetière Saint-Pierre où est enterré le poète ; c’est là une errance folle en compagnie du poète mort-vivant, durant laquelle s’offrent à nos yeux, comme dans une sorte de carrousel tournoyant, ces instants stupéfiés où se mêlent passé et présent, à la lueur éblouie d’un monde méditerranéen lumineux et crépusculaire à la fois.
Ivan de Monbrison, citadin nomade en ce bas monde, ne serait-il pas en réalité Nanaqui lui-même ? Revenu enfin des morts pour nous conter son histoire absurde et grotesque ? Rien n’est moins sûr ! Mais qui est-il au juste alors ? Son propre fantôme ? Celui d’un autre ? Une main qui écrit toute seule sur la page des mots sans queue ni tête ? Au patient lecteur il appartiendra de deviner la vraie nature de l’auteur en parcourant les pages de ce “Nanaqui, ou les tribulations d’un poète…”