Marcel Proust n’est pas encore à Balbec, à l’ombre des jeunes filles en fleur, mais le Grand Hôtel de Cabourg-les-Bains ne va pas tarder à faire peau neuve. En ce début de Belle Époque, Clémence doit veiller sur son neveu Augustin qu’une colère sourde ronge, à en vouloir à la terre entière. Depuis qu’ils ont dû quitter la capitale, le jeune homme rumine ses amertumes, tout particulièrement à l’égard de cette société parisienne, riche et ampoulée, qui vient dépenser sans compter sur la Côte Fleurie. “Ils” sont responsables de tout ! Pour sa tante, qui bataille pour faire vivre une petite pension de famille, et lui, qui trime sur le port au milieu des caisses de poissons, cela ne pourra pas continuer ainsi bien longtemps. Bientôt, sa fierté tirera le garçon par la manche, le submergera jusqu’à commettre ces gestes dont on revient métamorphosé. En mieux… ou en pire ? Par ce roman qui emprunte au réalisme du XIXe siècle, l’auteur nous plonge dans l’univers d’une femme toute d’abnégation qui consacre son énergie à écouter les autres pour oublier l’horreur de son visage. Il a fait d’elle un être à part.
Depuis le rivage normand, découvert il y a plus de quarante ans, Francis LA CARBONA poursuit ses voyages en imaginaire. Fidèle au genre romantique, il propose des univers, des environnements et des personnages pour lesquels chaque mot posé est une liberté conquise. Elle n’a pas de prix et, lorsque arrive le point final, l’apnée de l’écriture cède le pas à la respiration du partage avec le lecteur ; une douce connivence pour une invitation au voyage au cœur de l’évasion de “l’écrivant”, ainsi qu’il se définit.