Sofia n’a jamais connu ses grands-parents. Elle sait peu de choses de leur vie, si ce n’est qu’ils ont migré des Pouilles vers Milan, donné naissance à de nombreux enfants, souffert de la guerre et de la précarité. Pourtant, elle se sent liée à leur mémoire. Transgressant certains silences et certaines peurs, la jeune femme décide de mettre en lumière ce qu’elle ressent comme une entrave à son propre chemin et reconstitue l’histoire de ses ancêtres à partir des rares indices qu’elle a à disposition : une photographie, une lettre manuscrite, quelques paroles.
« C’est à la fois peu et amplement suffisant, car l’écriture a la faculté du feu, celle de partir de presque rien. » Au fur et à mesure du récit émerge la voix résiliente de Sofia.
« On écrit pour faciliter les passages. Pour déjouer les serres du silence, pour aérer ce qui s’asphyxie, pour libérer le flot de paroles comme un flux de sang empêché d’irriguer le corps qu’il doit nourrir. »
« Mémoire vive » intègre des éléments narratifs, mais aussi les rêves nocturnes et les réflexions suscitées par le processus d’écriture. Le texte affirme globalement l’existence d’une mémoire psychocorporelle et rend hommage aux gens dits « de l’ombre ».
Après des études de Lettres, Sophie Parlatano s’est formée à l’accompagnement spirituel de la personne, proposé par l’Association AASPIR, ainsi qu’à la relation d’aide (Carl Rogers). Elle habite la région nyonnaise où elle recueille les récits de vie d’autrui et anime des ateliers d’écriture. Elle est l’autrice du récit « Petite Voie intérieure » (Editions 5 sens) ainsi que de trois recueils de poèmes (Editions des Sables).